Françoise Hardy - Mon amie la rose


 
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 Octobre 1996 - Entretien avec Michel Field - Partie 5

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Jérôme
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Jérôme

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Octobre 1996 - Entretien avec Michel Field - Partie 5 _
Message(#) Sujet: Octobre 1996 - Entretien avec Michel Field - Partie 5 Octobre 1996 - Entretien avec Michel Field - Partie 5 Default12Sam 19 Aoû 2017 - 9:04

Michel FIELD : Il y a une petite délectation morose ...

Françoise HARDY : Oui, il y a probablement une forme de délectation morose à apprécier les chansons qui remuent le couteau dans la plaie, mais c’est surtout je crois ... mais c’est surtout - on peut voir ça aussi sous un angle un peu plus positif -, ce n’est pas seulement de la délectation morose, il doit y avoir de ça, mais il y a quand même aussi ce petit miracle - même pour une chanson on peut parler d’une sorte de miracle - d’arriver à faire quelque chose de beau ... avec finalement des douleurs qui sont communes à tout le monde, d’arriver à faire quelque chose de beau avec ça, et d’émouvant, et d’avoir l’impression que tout ce mal-être par lequel on passe autant ou plus que tout le monde, finalement ça peut déboucher sur quelque chose d’intéressant et d’émouvant ...

Michel FIELD : Vous êtes soumise ?
Octobre 1996 - Entretien avec Michel Field - Partie 5 910
Françoise HARDY : Je me suis vue pendant très longtemps comme quelqu’un de soumis. J’étais une petite fille très sage, très disciplinée. Ça venait du fait que je vouais à ma mère une véritable adoration, que je la voyais se donner beaucoup de mal et que je n’avais qu’une idée: qu’elle ne se donne pas du mal pour rien, la récompenser d’une certaine manière du mal qu’elle se donnait. Elle avait certainement des injonctions qui allaient dans ce sens, mais ayant commencé comme ça dans la vie ...

Michel FIELD : C’était mal barré ?

Françoise HARDY : (rires) C’était mal barré: j’ai continué sur ma lancée ...

Michel FIELD : Et alors ?
Françoise HARDY : Et alors, je ne pense pas que ce soit une très bonne attitude parce que l’attitude de soumission par rapport aux gens, enfin disons plus spécialement par rapport à un homme qu’on aime par exemple, c’est une attitude qui lui donne plus ou moins tous les droits et même s’il n’est pas, si ce n’est pas quelqu’un de vraiment pervers ou d’égocentrique - je ne sais pas quel défaut trouver là - mais bon la tentation est trop forte et puis c’est maintenir l’autre dans une espèce de situation ou d’immaturité s’il est immature, ou de domination s’il a tendance à user des rapports de force. Donc ça n’est pas une attitude véritablement mature non plus, l’attitude de soumission.

Michel FIELD : Vous n’avez pas l’air de détester les rapports de force ...

Françoise HARDY : A priori, je déteste ça. A priori, je déteste les rapports de force. C’est difficile pour moi d’en parler, parce que j’ai mis très longtemps à m’en rendre compte. En fait, ça n’est que récemment que je me suis rendue compte que je n’avais jamais eu à réfléchir sur les rapports de force dans la vie en général, dans la mesure où la vie m’avait mise dans une situation professionnelle où j’étais tout naturellement, aux yeux de certaines personnes, dans un rapport de forces à mon avantage. L’importance des rapports de force, c’est quelque chose que j’ai réalisé - je suis très lente à réaliser des choses qui ne m’intéressent pas véritablement, les autres aussi d’ailleurs - et qui pourtant est une sorte de clé pour comprendre des attitudes inadéquates, difficiles que les autres peuvent avoir vis-à-vis de soi, j’ai donc mis très longtemps à réaliser l’importance des rapports de force. Mais je n’aime pas ça. J’aime les rapports d’égal à égal: est-ce que c’est possible, est-ce que ce n’est pas une utopie ? Les rapports de force après tout, ça fait partie de la réalité, c’est une réalité qu’il convient de ne pas trop ignorer et que je n’ai que trop ignorée jusqu’ici.
Octobre 1996 - Entretien avec Michel Field - Partie 5 1010
Michel FIELD : Vous n’êtes pas un peu masochiste, je dis "un peu" par politesse ...

Françoise HARDY : Le masochisme, c’est quelque chose dont on m’a souvent parlé à propos de moi et, dans un premier temps je ne l’admettais pas du tout, parce qu’évidemment personne ne peut imaginer - encore moins en début de vie - que l’on éprouve un plaisir à rechercher des situations douloureuses et qu’on puisse en tirer un plaisir - si jamais c’est le cas, ça n’est pas du tout conscient - ... Et puis quand on arrive à l’âge que j’ai, qu’on regarde en arrière et que l’on constate que, finalement, on s’est retrouvé un peu trop souvent dans des situations vraiment frustrantes, on en vient à se demander s’il n’y a pas, effectivement, une part de masochisme chez soi. C’est une question que je me pose, mais je ne suis pas sûre de pouvoir y répondre par l’affirmative ...
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Octobre 1996 - Entretien avec Michel Field - Partie 5
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