Genèse de chansons de Françoise Hardy (1er extrait)

Du 13 juillet au 23 août 2009, Anthony Martin invite les auditeurs de RTL à redécouvrir les tubes mythiques de la chanson française à travers des entretiens exclusifs que les plus grands artistes français lui ont accordés.

Le 28 juillet était diffusée une chronique consacrée à Françoise Hardy.

A propos de l'écriture d'un texte

Françoise Hardy : "Dans les phases d'écriture de textes de chansons il faut s'isoler, il faut vraiment consacrer tout son temps à ça. Je m'imprègne totalement …  totalement de la mélodie et puis j'essaie d'être imprégnée de cette mélodie jusqu'à ce que la mélodie, en quelque sorte, me souffle elle-même les mots qu'il faut mettre dessus. Je n'écris pas de texte de chanson sans avoir une mélodie au préalable..."

Et dans le cas de mélodies qui ne sont pas d'elles?

Sinon, je comprends parfaitement son processus. Il m'est arrivé, par exemple, d'imaginer un sens à des chansons anglaises dont j'adorais la mélodie, pour me rendre compte après que ces chansons parlaient de tout autre chose.

Ainsi, je me rappelle avoir été vaguement déçu de comprendre que "Imagine" de John Lennon n'était pas un mot doux adressé à une femme. Cette chanson me paraissait si bleue, si tendre, comme une confidence.

Bien sûr Lil'Bear. L'interview est récente. Françoise Hardy parle de sa façon de travailler d'aujourd'hui. Elle demande toujours à recevoir des mélodies de ses amis compositeurs avant d'écrire les textes. Cela fait bien longtemps qu'elle ne compose plus de musique elle-même.

L'inverse est rare mais ça lui est arrivé. Par exemple elle avait écrit dans les années 60 "La rue du babouin" et ce n'est qu'en 2006 qu'elle l'a sorti de ses tiroirs pour le confier à Michel Fugain qui tenait à composer sa musique à partir d'un texte.

Le fait de s'imprégner de la mélodie comme elle le fait lui permet de trouver les mots qui donneront le bon rythme à la chanson mais ça peut conduire aussi à une perte de spontanéité.