Jérôme Administrateur
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| (#) Sujet: 8 avril 2024 - Entretien avec Matthieu Culleron (France Inter) Lun 8 Avr 2024 - 9:06 | |
| EXCLUSIVITE FRANCE INTER - Ces derniers mois on l’a souvent entendu s’exprimer sur la fin de vie et notamment sur la légalisation de l’euthanasie. Françoise Hardy a accepté de répondre par e-mail à Matthieu Culleron, spécialiste musique de France Inter. Et elle a voulu avant tout parler de musique.Avec Françoise Hardy Chanteuse, Auteure-compositrice-interprète, Actrice Françoise Hardy confie à France Inter "ne pas se sentir bien". Elle a donc préféré nous faire ses réponses, rapidement, par e-mail. Et la chanteuse nous parle, avec passion, de ces titres peu connus présents dans la double compilation sortie le 8 mars dernier. Une compilation très personnelle supervisée par l'artiste elle-même. Elle répond aux questions de Matthieu Culleron, spécialiste musique de la rédaction de France Inter. FRANCE INTER : Comment avez-vous fait le choix de ces morceaux, dont certains sont peu connus du grand public ? Françoise Hardy : "C’est justement parce qu’ils ne sont pas connus et qu’entre autres, j’ai redécouvert grâce à un document sur YouTube la chanson Nuit d’été, que j’avais totalement oubliée, que je me suis mise en devoir de faire une compilation de titres très peu connus et méritant de l’être davantage." " Träume", cette adaptation en allemand, figure dans votre sélection, comme " Now you want to be loved". Pourquoi ces choix en particulier, et avez-vous été étonnée à vos débuts de connaître un succès au-delà de nos frontières ? "'Träume' est une chanson originale allemande que j’ai toujours adorée mais qui n’a marché nulle part. C’était donc une occasion de la faire connaître. Même chose pour la chanson originale italienne 'Lungo il mare'. Je n’étais pas pour mettre 'Des ronds dans l’eau' en anglais. D’abord, parce que le texte français est mille fois meilleur, ensuite parce que je n’ai pas créé cette chanson.Trois titres inédits, 'Les fourmis', 'Des yeux d’enfant', 'Dis qu’est-ce qui nous fait rire', que j’ai composés et écrits, sont sur cette compilation parce que mon ami Étienne y tenait beaucoup. Je n’avais jamais voulu qu’ils sortent à cause de la très mauvaise réalisation de je ne sais plus qui. Par contre, le titre de Mireille et Jean-Noël Dupré 'Assiette niet' mérite vraiment le détour, tout comme 'Le crabe' de Bernard Estardy et Etienne Roda-Gil." Sur l’ensemble de vos chansons publiées, près de la moitié sont sorties en langue étrangère, en anglais, italien, allemand, espagnol ou portugais. Quels souvenirs gardez-vous de ces adaptations, dont " Lungo il mare" par exemple ? "Il y a eu très peu de chansons en espagnol ou en portugais et je ne m’en souviens guère. J’ai enregistré pas mal de mauvaises chansons en allemand et en italien. À cette époque-là, j’obéissais aux maisons de disques. Il ne m’était pas difficile de chanter en allemand, car je connaissais en partie cette langue que j’apprécie. Je ne parle pas italien, mais c’est un plaisir de chanter en italien à cause des sonorités si agréables de cette langue. J’ai eu un peu plus de difficultés avec l’anglais, mais quand deux de mes chansons, paroles et musique, "Dans le monde entier ('All over the world')" et 'Et même' ont été dans les hit-parades de Grande-Bretagne et d’Afrique du Sud, j’en étais bien sûr, très heureuse." Vous avez sélectionné un seul duo, celui avec Patrick Dewaere dans " T'es pas poli". Pourquoi ce choix et quels souvenirs gardez-vous de Patrick Dewaere ? "J’avais découvert Patrick au Café de la gare avec Coluche, Miou-Miou, etc. Il chantait 'T’es pas poli' avec sa compagne d’alors, Sotha. Ce duo m’amusait tellement que j’ai voulu produire un single avec eux deux. Ils étaient venus me voir chez moi pour me dire que ça ne marcherait jamais avec eux et qu’il valait mieux que je remplace Sotha. Ça n’a pas mieux marché pour autant, mais cette chanson me plaît toujours et j’aimais beaucoup Patrick Dewaere que la musique intéressait plus que le cinéma. Les trois émissions de télévision faites avec lui pour ce duo sont hilarantes." Vous avez choisi de sélectionner la chanson " Doigts" dans cette compilation, mais aussi dans l’hommage qui vous a été rendu à France Inter lors de l’Hyper week-end Festival. Pourquoi cette chanson compte autant pour vous ? "Parce que je suis étonnée moi-même d’avoir pu la composer, que c’est l’une de mes dernières compositions et que je la trouve très belle. Pour l’émission de France Inter il me semble que c’est Thomas [Dutronc] qui l’a choisie." Michel Berger vous a écrit " Je suis moi", présente sur ce disque. Vous souvenez-vous du contexte de cette chanson qui semble si personnelle ? "Je me souviens très bien de 'Je suis moi', parce que j’avais horreur du titre que Michel n’a pas voulu modifier. Ça n’a pas été mon choix de mettre une chanson que je n’aime pas beaucoup sur la compilation que nous évoquons." Quelle importance aura eu Michel Berger dans votre carrière ? "Une très grande importance, bien sûr. Je trouve géniale son idée qu’il y ait une partie parlée comme introduction de 'Message personnel' dont il m’avait d’ailleurs demandé de trouver le titre. Je lui écrivais chaque fois qu’il sortait un nouvel album de France Gall ou de lui-même pour lui dire tout le bien que j’en pensais. Il me répondait toujours." Dans tout votre répertoire, selon vous, combien de chansons évoquent d’une manière ou d’une autre Jacques Dutronc ? "75% des chansons que j’ai composées ou juste écrites m’ont été inspirées par ce que je ressentais pour Jacques. Toute la partie parlée de 'Message personnel' raconte mon vécu avec lui de cette époque-là." Est-ce que vous détestez toujours autant vos premières chansons et pour quelles raisons ? "La seule de mes premières chansons autobiographique, authentique, donc, est 'Tous les garçons et les filles'. Je n’avais encore rien vécu. Par conséquent, toutes les autres chansons avaient des textes sans aucun rapport avec moi. Je n’ai pas aimé non plus ce disque parce qu’il était très mal réalisé. Je rêvais de guitares planantes style Shadows et trouvais les premières chansons de Sylvie [Vartan] mille fois mieux réalisées que les miennes. De plus, comme je ne savais pas écrire la musique et qu’on ne pouvait pas être admis comme compositeur à la Sacem sans cet examen, j’ai dû cosigner mes premières chansons avec un certain Roger Samyn qui m’avait donc fait des orchestrations que je n’aimais pas et a touché mes droits de composition à ma place. La Sacem a changé ses règlements à la suite de mon cas de figure. Et j’ai commencé à avoir de belles réalisations dès que je suis allée enregistrer à Londres ('L’Amitié', 'Mon amie la rose', etc.)" Y a-t-il une chose en particulier, une chanson, un texte, un sentiment, un combat pour lequel vous aimeriez qu’on se souvienne de vous ? "Plusieurs de mes très bonnes chansons, pas une en particulier." Vous avez récemment interpellé le Président Macron en lui disant : "Nous espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir d'aller mieux, de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu'il n’y a plus aucun soulagement possible". Est-ce que la nouvelle loi vous convient ? Va-t-elle assez loin selon vous ? "C’est le journal 'La Tribune du Dimanche' qui m’a demandé d’écrire une lettre au Président Macron en faveur de la légalisation de l’euthanasie. Ça ne me serait jamais venu à l’esprit sinon. Comme j’étais partisane de l’euthanasie depuis mon adolescence, j’ai accepté. Je n’ai pas encore pris connaissance de la nouvelle loi." Source : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-info-de-france-inter/l-info-de-france-inter-5530341 |
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